L’hypnothérapie est probablement l’une des plus anciennes thérapies, étant déjà pratiquée en Égypte antique. Si l’hypnose a souvent été utilisée dans d’autres objectifs que la thérapie, suscitant parfois des peurs, notamment avec l’hypnose de spectacle, l’approche thérapeutique de l’hypnose est une technique très puissante, parfaitement respectueuse de la personne et sans risques lorsque les contre-indications sont respectées.
Qu’est-ce que l’hypnose?
L’hypnose est un état naturel de conscience modifié par rapport à l’état de veille qui se rapproche de l’état de sommeil. Cet état est expérimenté lorsque nous sommes absorbés par l’histoire d’un livre ou d’un film et que nous ressentons bien les émotions véhiculées par l’histoire en question.
Dans cet état d’absorption mental, notre attention est presque exclusivement centrée sur l’histoire du livre ou du film et nous ignorons presque tout le reste de notre environnement (comme ce qui se passe dans la pièce où nous sommes). Nous restons néanmoins conscient et maître de la situation. C’est cet état d’hypnose qui est le plus fréquemment expérimenté en séances d’hypnothérapie.
Il est possible d’entrer dans un état d’hypnose plus profond (qu’il n’est pas nécessaire d’atteindre pour faire de l’hypnothérapie) où il y a perte de conscience. D’un point de vue subjectif, nous avons alors l’impression de nous être endormis. Ce n’est pourtant pas du véritable sommeil.
Comment fonctionne l’hypnothérapie ?
Sous hypnose, le mental se focalise sur une scène ou une histoire à imaginer. Le mental ne contrôle pas ce qui se passe hors du champs d’attention (exemple: ce qui se passe dans la pièce où nous sommes). C’est donc l’inconscient qui gère l’essentiel des perceptions de l’environnement. Le praticien parle donc essentiellement à notre inconscient.
Une des strates de l’inconscient s’appelle “l’enfant intérieur“. L’enfant intérieur correspond approximativement à l’enfant que nous étions lorsque nous avions entre 3 et 6 ans. A cet âge, nous ne faisions pas la différence entre le réel et l’imaginaire. Pour nous, tout était réel.
Lorsque nous ressentons les émotions de l’histoire d’un roman ou d’un film, c’est l’enfant intérieur de notre inconscient qui réagit émotionnellement comme si l’histoire était réelle.
Il se passe la même chose en séance d’hypnothérapie. Notre inconscient croit que la scène que le praticien lui demande d’imaginer est réelle. Ce qui est équivalent à dire que notre inconscient a accepté les suggestions hypnotiques contenues dans cette scène.
L’inconscient est comme un « super ordinateur » qui gère notre santé à tous les niveaux (physique, énergétique, émotionnel, mental et psychique) et qui peut tout reprogrammer en fonction des suggestions hypnotiques qu’il reçoit. L’hypnothérapie peut donc consister à donner les suggestions thérapeutiques les plus appropriées à l’inconscient afin de se libérer des troubles de santé.
Pourquoi et quand consulter un praticien en hypnose ?
La plupart des problèmes de santé sont régis par des mécanismes inconscients. La principale raison pour laquelle consulter un praticien en hypnose est de travailler directement avec l’inconscient pour se libérer des sources profondes des troubles (exemple: des traumatiques psychologiques de l’enfance).
Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir un problème de santé pour travailler sur soi. Bien souvent, faire quelques séances d’hypnose peuvent permettre d’éviter la manifestation de symptômes en libérant leurs sources psychologiques ou énergétiques sous-jacentes. On parle alors de “développement personnel” plutôt que de “thérapie“.
Si les symptômes se sont déjà manifestés, il est préférable de consulter le plus tôt possible.
Quelles sont les contre-indications à l’hypnothérapie ?
Les contre-indications à l’hypnothérapie sont les suivantes :
- troubles hallucinatoires,
- troubles de la personnalité,
- états limites « borderline » et autres troubles psychotiques,
- troubles de la mémoire à court terme (exemple: maladie d’Alzheimer),
- troubles cardiovasculaires,
- états dépressifs avec envies suicidaires fréquentes,
- épilepsie
- et états sous emprise de drogues modifiant l’état de conscience.
Nous recommandons vivement aux personnes atteinte d’un de ces troubles ou symptômes d’éviter l’hypnothérapie.
Quelles sont les principales approches thérapeutiques utilisant l’hypnose, et comment choisir la plus appropriée ?
Les principales techniques d’hypnothérapie sont : l’hypnose elmanienne, éricksonienne et spirituelle.
L’hypnose Elmanienne
L’hypnose elmanienne est surtout utilisée dans le milieu chirurgical et urgentiste pour l’anesthésie ou la réduction de stress ou d’angoisses car elle permet d’entrer sous hypnose relativement rapidement.
L’hypnose Ericksonienne
L’hypnose éricksonienne est la technique d’hypnothérapie la plus fréquemment utilisée pour se libérer de nombreux troubles (anxiété, troubles alimentaires/sommeil/psychosomatiques, peurs/phobies, dépression, surpoids, addictions, deuils…).
L’hypnose spirituelle
En supposant que notre âme s’incarne dans différentes vies, les sources des troubles ne sont pas systématiquement originaires de notre vie actuelle. Dans certains cas, ces sources sont issues d’autres vies expérimentées par notre âme. La technique d’hypnothérapie appropriée est alors l’hypnose spirituelle (ou une approche similaire ne nécessitant pas l’état hypnotique appelée “lecture d’âme“).
Quelles sont les étapes d’une séance d’hypnothérapie ?
La première étape se nomme “l’induction hypnotique”. Il s’agit du passage de l’état de conscience ordinaire à l’état d’hypnose.
Cette induction peut varier sensiblement en durée selon la technique d’hypnose employée, de :
- moins de 10mn en hypnose elmanienne
- à plus d’une demi heure en hypnose éricksonienne ou spirituelle.
Alors que le consultant est allongé (ou assis), le praticien donne des suggestions destinées au développement de la détente et à la perception de scènes sensorielles (exemple: imaginer d’être allongé sur une plage de sable fin et chaud avec le bruit des vagues qui s’échouent sur la plage).
En hypnose éricksonienne, lorsque le consultant est sous hypnose, les scènes suggérées par le praticien comportent alors des suggestions destinées à l’inconscient pour libérer le consultant de ses problèmes. On peut imaginer l’inconscient comme un « super ordinateur » (qui gère tous les aspects de notre santé) que l’on reprogramme avec des suggestions.
En hypnose spirituelle, une fois le consultant sous hypnose, le praticien contacte l’inconscient pour lui poser des questions et lui demander des soins.
La séance d’hypnose se termine par un processus de réveil progressif (qui consiste notamment à « réactiver » les perceptions sensorielles ordinaires) suivi le plus souvent d’un debriefing.
Combien de séances d’hypnothérapie sont nécessaires ?
Pour l’hypnose elmanienne, il s’agit souvent d’une séance (soit lors d’une prise en charge hospitalière d’urgence, soit lors d’une intervention chirurgicale).
Pour l’hypnose ericksonienne, le nombre de séances nécessaires varie généralement entre 3 et 5. Cela dépend de la nature du problème et des spécificités de chaque consultant. Il est important de prendre le temps de dialoguer avec le consultant avant toute séance d’hypnose afin de bien identifier le travail thérapeutique à effectuer.
Pour l’hypnose spirituelle, le nombre de séances nécessaires varie selon la technique spécifique (car il en existe plusieurs), fréquemment une seule consultation.
Peut on suivre des séances d’hypnothérapie lorsque l’on a du mal à lâcher prise ?
Le manque de lâcher-prise est souvent le reflet d’un état anxieux où l’on essaye de contrôler son environnement pour se rassurer. Cet état psychologique peut bloquer l’entrée sous hypnose, notamment lorsqu’il s’agit d’hypnose elmanienne où il y a une prise en charge dans l’urgence. A contrario, l’entretient préliminaire aux séances d’hypnose ericksonienne ou spirituelle permet notamment d’établir une relation de confiance avec le consultant, ce qui lui permet de commencer à lâcher prise. De plus, si la prise en charge inclue plusieurs séances d’hypnose (comme c’est généralement le cas en hypnose ericksonienne), il est fréquent que le lâcher prise se développe au cours des séances.
Dans les autres cas où une seule séance d’hypnose est prévue (fréquemment en hypnose spirituelle) ou si le lâcher prise ne s’installe pas au cours de plusieurs séances, il est recommandé d’effectuer des exercices préparatoires avant de revenir vers l’hypnothérapie (cohérence cardiaque, sophrologie, yoga, méditations guidées…).
Pour l’hypnose spirituelle, où il n’y a fréquemment qu’une seule séance, il est recommandé d’effectuer préalablement les exercice préparatoires sus-mentionnés et/ou des séances d’hypnose éricksonienne afin de se libérer de l’état anxieux. Alternativement, une séance d’hypnose spirituelle peut être avantageusement remplacée par une lecture d’âme (ne nécessitant pas l’entrée dans l’état hypnotique).
Est-ce que les séances d’hypnothérapie à distance (en téléconsultation) sont aussi efficaces que celles en présentiel (en cabinet) ?
Lorsque nous entrons en hypnose devant un film diffusé sur un écran de TV ou de cinéma, les acteurs ne sont pas dans la pièce où nous nous trouvons… En effet, l’inconscient ne fait aucune différence entre une suggestion, une question ou une demande de soin qui vient d’un praticien assis à côté du consultant ou qui vient d’un casque ou haut parleur d’un objet connecté (ordinateur, tablette, téléphone…).
Pour certaines personnes de nature anxieuse, il est fréquent qu’effectuer la séance en téléconsultation est plus appropriée que dans un cabinet car, chez eux, dans leur environnement familier, ils peuvent plus facilement lâcher prise.
Les seules véritables contraintes aux séances à distance sont de disposer d’une connexion internet de bonne qualité et d’être dans un environnement suffisamment calme.
Conclusion
L’hypnothérapie tire sa puissance thérapeutique de l’interaction directe avec l’inconscient, ce « super ordinateur » qui régit tous les aspects de notre santé. Cette technique permet aussi d’avoir une approche préventive afin d’éviter la survenue de symptômes. Elle offre enfin la possibilité d’évoluer sur le plan personnel, y compris d’un point de vue spirituel.
Cet article a été rédigé par l’hypnothérapeute Jérôme Daltrozzo.